Olivier Spilmont, direction

« Oubliez rien qu'un jour d'être moderne, et vous mesurerez ce qu'il y a en vous d'éternité. »

Rainer Maria Rilke

L’ensemble de musique baroque Alia Mens réunit chanteurs et instrumentistes pratiquant sur instruments historiques sous la direction d’Olivier Spilmont.

Olivier Spilmont, direction
« Oubliez rien qu'un jour d'être moderne, et vous mesurerez ce qu'il y a en vous d'éternité. »

Rainer Maria Rilke

L’ensemble de musique baroque Alia Mens réunit chanteurs et instrumentistes pratiquant sur instruments historiques sous la direction d’Olivier Spilmont.

Le premier disque d’Alia Mens, « La Cité Céleste », consacré à 3 Cantates de Weimar de J.S. Bach (Cantates BWV 12, 18 et 161) et sorti en 2017, fut reçu avec un véritable enthousiasme par la critique, notamment Gramophone, France Musique (« coup de cœur » de plusieurs émissions), RTBF , Musik WDR, et la BBC qui a retransmis un de ses concerts dans leur série « Les meilleurs concerts de l’année en Europe ».

L’accueil réservé par la critique, les programmateurs et le public à son travail sur l’œuvre de Bach montre que l’ensemble est capable d’apporter une lumière et une lecture nouvelles de ces œuvres, qui trouve son public.

Alia Mens est identifié par la critique par sa profondeur, sa sobriété, sa justesse expressive et poétique. Ces qualités donnent à l’auditeur un accès intime à ces œuvres et le rendent plus sensible et ouvert à l’écoute.

Pour Alia Mens, interpréter la musique sacrée de Bach aujourd’hui n’est pas seulement affaire de connaissance. Il s’agit, au-delà des croyances religieuses de chacun, de retrouver cette énergie de persuasion incroyablement intense qui permet à tous, auditeur comme interprète, de s’arracher du quotidien pour se propulser dans la puissance révélatrice de l’instant.

Alia Mens se produit depuis quelques années sur les scènes nationales et internationales ( Bozar – Bruxelles, Salle Bourgie de Montreal au Québec, Opéra de Lille, Théâtre d’Arras, Phenix à Valenciennes, La Barcarolle de Saint Omer, le Bateau Feu de Dunkerque, Teatro de Vicenza… ) et au sein de festivals tels que le Festival d’Ambronay, Festival International de Musique Baroque de Valetta à Malte, Tage Alter Muzik de Regensburg, Festival Musique et Mémoire, Midsummer Festival, Festival Jean de la Fontaine, Festival Musique et Nature en Bauges, Festival des Abbayes en Lorraine

Pour la saison 2021/2022, Alia Mens aborde entre autres sa première production lyrique avec le King Arthur d’Henry Purcell, et fait un pas de côté en explorant le répertoire a capella d’Arvo Pärt.

La saison 2022/2023 voit la sortie du second disque d’Alia Mens, Anti-Melancholicus, consacré à 3 nouvelles cantates de J.S. Bach, ainsi qu’une première incursion dans le répertoire de W.A. Mozart.

Alia Mens est depuis septembre 2021 en Résidence à Boulogne-sur-Mer. 

 

Alia Mens bénéficie du soutien de la DRAC Hauts-de-France, de la Région Hauts-de-France, du Département du Pas-de-Calais, est soutenu au titre de ses projets par le Mécénat de la Caisse des Dépôts, et est membre de la FEVIS. Alia Mens est en Résidence à Boulogne-sur-Mer.

Pourquoi faites-vous de la musique ?

Pour connaître ce moment où, envahis d’énergie, nous sommes comme transformés après avoir vécu la musique, après l’avoir partagée dans l’écoute.
La musique n’est pas un divertissement sans portée. Elle est comme le hiéroglyphe d’un mystère, disait Jankelevitch.

Elle possède aussi un fabuleux pouvoir guérisseur qui puise sa force dans une écoute abandonnée.

La musique est une des langues du rêve. Elle nous permet de communiquer, sans mots et bien souvent au-delà des mots.

Pourquoi faites-vous du Bach ?

Bach est le génie des génies… Il semble résoudre tous les problèmes de la vie avant qu’ils ne se posent.

Lorsqu’on est musicien, on se poserait plus volontiers la question « pourquoi ne ferions-nous pas du Bach ? ». Tout s’y trouve : une force dramatique exceptionnelle, une force poétique toute aussi vaste, une construction intellectuelle hors du commun et une spiritualité qui semble aussi inépuisable.

Lorsque cette question m’est posée, j’aime souvent citer Cioran : « S’il y en a un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu ».

Qu’est-ce qui fait la force d’Alia Mens ?

Il me semble pertinent de reprendre le témoignage d’un tiers pour répondre à cette question. Rodolphe Bruno Boulmier, producteur chez France Musique, a dit dans son émission En Piste, après avoir diffusé un extrait de notre disque La Cité Céleste : « Après avoir entendu Alia Mens, on se sent différent. On se sent plus sensible, plus à l’écoute des choses ».

Intensité et conviction… Je les mets au service des répertoires que j’aborde avec Alia Mens, en proposant des œuvres dont la densité donne matière à un travail de recherche et d’interprétation riche, approfondi et innovant, pouvant ainsi éveiller à chaque instant la capacité d’émerveillement de tous les publics.

Quels sont les derniers projets d’Alia Mens à venir ?

L’aventure Bach continue. Nous rêvons à d’autres façons de l’écouter. Nous avons notamment créé en 2022 un programme intitulé Noireclaire, réunissant à la fois des Cantates pour alto de J.S. Bach interprétées par Paul-Antoine Bénos-Dijan, et des textes du poète Christian Bobin.

Nous avons également fait cette même année notre première incursion dans le répertoire contemporain avec le programme Summa, réunissant des œuvres pour voix a capella d’Arvo Pärt. Ce concert est également accompagné par les mots de Christian Bobin mis en lumière par un dispositif scénique et numérique créé par Marc de Pierrefeu. Quelques respirations au Sétar et aux percussions perses viennent ponctuer ce parcours de voix nues. Sajad Kiani et Julien Lahaye nourrssent ces moments par une musique sans parole, directement reliée soit aux différents textes et mots mis en musique par Arvo Pärt, soit par la structure musicale elle-même. La musique perse offrant un miroir éloquent à la conception de la musique d’Arvo Pärt.

Nous avons enfin entamé une Résidence en partenariat avec la ville de Boulogne sur Mer en Septembre 2021. Nous cherchions un lieu d’ancrage susceptible de nous soutenir dans nos différentes créations, et nous offrant un temps long pour expérimenter et co-créer un lien avec son public depuis plusieurs années. Elle nous offre une réelle et profonde implantation territoriale, nous permettant d’œuvrer en partenariat avec les différents services de la Ville de Boulogne et de proposer, outre un ensemble de concerts et événements culturels réguliers, un travail en profondeur et au long cours auprès des publics scolaires et des publics situés dans les quartiers reculés et réputés difficiles de la ville.

Quel lien entretenez-vous avec le public ?

Nous voulons nous adresser à tous les publics. Pour nos concerts dans les festivals d’Ambronay de Malte, en passant par Montreal entre autres, l’idée n’est pas de s’adresser à une masse mais à une personne. Que chacun se sente concerné par la communication que l’on essaie d’établir avec lui. Quand cette magie opère, nous pouvons toucher du doigt l’impression de vivre un moment collectif extrêmement fort.

Notre résidence sur trois années avec la ville de Boulogne sur Mer va nous permettre un véritable travail en profondeur et au long cours auprès des publics scolaires et des publics situés dans les quartiers reculés et difficiles de la ville. Une des actions très importantes à nos yeux sera également d’apporter la musique au Centre Hospitalier de Boulogne, au sein des services spécialisés, notamment le service pédiatrie.

Nous développons actuellement de nombreux outils pour ce faire : la création de notre Festival Ostara, dont la première édition a eu lieu du 18 au 20 mars 2022, est une magnifique occasion pour nous de décliner chacune de nos propositions artistiques dans différents lieux de la ville, et à destination de différents publics ;  la mise en place de rencontres régulières avec le public sous forme de  » Café des Auditeurs » afin de créer un lien et une proximité entre le public et les artistes d’Alia Mens ; la mise en place d’interventions régulières et sur le moyen et le long terme dans les écoles primaires et centres sociaux-culturels de la ville.

Qu’en est-il des projets pédagogiques ?

Étant enfant, j’ai connu et appris la musique en chantant au sein de la maîtrise Boréale. J’ai ainsi pu vivre, dès mon plus jeune âge, des moments forts, intenses, grâce à la musique. Je sais ce qu’elle peut apporter à un jeune garçon, à une jeune fille, en termes d’émotions, de sentiments, de ressentis. Mais aussi de développement et d’épanouissement. La musique peut aider à bien grandir. Et à garder intact son cœur d’enfant, tout au long de sa vie.

La transmission m’apparait donc comme une véritable nécessité.

Cette nécessité est un socle qui vient nourrir mon envie profonde de faire naitre de véritables aventures avec les enfants, qu’ils soient déjà rompus à la pratique musicale ou non.

Ostara, les Cités Éducatives, la Résidence à Boulogne-sur-Mer, nos différents programmes musicaux, sont autant d’invitations qui nous permettront ces prochaines années de vivre pleinement cette transmission.

               

Olivier Spilmont, le 1er juin 2022.